DOSSIER D'INFORMATION
DE LA FEDERATION PAIENNE
La
Fédération païenne
Le
paganisme plonge ses racines dans les anciennes religions
européennes de la Nature. Les païens révèrent
la sacralité de la Terre, de ses habitants et de toute
autre forme de vie. Le paganisme est une religion vitale et
vivante revêtant de multiples formes dont la Wicca,
le Druidisme, l'Asatru et le chamanisme. Chaque année,
partout dans le monde, de plus en plus d'hommes et de
femmes choisissent d'embrasser la voie païenne
afin de communier avec le Divin.
La Fédération païenne fut fondée en
1971 afin de fournir des informations sur le paganisme et de lever
les incompréhensions à son sujet. Elle vise à
établir un contact entre les groupes païens et ceux
qui cherchent sincèrement sur les Anciennes Voies, à
instaurer un dialogue entre les diverses branches du paganisme
européen et les organisations païennes dans le monde,
et à livrer une information pratique et efficace sur le
paganisme au public, aux médias et à l'administration.
La Fédération païenne œuvre pour le
droit des Païens à rendre leur culte librement
et sans censure. L'article 18 de la Déclaration
Universelle des Droits de l'Homme stipule : «
Toute personne a droit à la liberté de pensée,
de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté
de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté
de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun,
tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les
pratiques, le culte et l'accomplissement des rites. »
La Fédération païenne publie une revue
trimestrielle, Pagan Dawn, autrefois The Wiccan (fondée
en 1968), et d'autres publications. Elle organise des
manifestations destinées aux seuls membres ou au public,
et entretient des contacts épistolaires tant avec les
membres individuels que la communauté païenne
élargie. Une conférence se déroule annuellement
ainsi que des rassemblements régionaux tout au long
de l'année.
Peuvent devenir membres ceux qui sont âgés de dix-huit
ans et sont d'accord avec les principes suivants :
1. L'amour pour la Nature : la révérence
pour la force vitale et ses cycles.
2. Une moralité positive dans laquelle l'individu
est responsable de la découverte et du développement
de sa véritable nature en harmonie avec le monde extérieur
et la communauté, ce qui s'exprime par : «
Fais ce que tu veux mais ne nuis à personne. »
3. La reconnaissance du Divin qui transcende les sexes, comprenant
la divinité sous aspects masculin et féminin.

Les Traditions de la Religion païenne
La
vision païenne est à la fois nouvelle et ancienne
; nouvelle car les religions dogmatiques et les athées
ignorent l'expérience spirituelle individuelle,
ancienne car, en dehors des religions monothéistes
plus récentes, il s'agit de la religion universelle
de l'humanité.
Les anciens principes païens de vénération
pour la Nature, de reconnaissance de divinités multiples
et l'importance accordée tant à la Déesse,
aspect féminin du Divin, qu'au Dieu, aspect masculin
de celui-ci, se retrouvent partout dans le monde. Cette vision
païenne est présente au sein de toutes les religions
indigènes de l'Europe, chez les ancens Celtes,
Grecs et Romains par exemple, et dans les religions modernes
comme l'Hindouisme et le Shinto.
Le paganisme a émergé de nouveau en Occident
afin de combler d'urgents besoins ayant trait à
notre civilisation. La présence de la Déesse
et de ses prêtresses a inspiré nombre de gens
et en a rassuré d'autres dans un monde dominé
essentiellement par des images masculines de pouvoir et d'autorité.
Le respect pour la Nature ne nous conduit pas seulement aux
médecines naturelles et à une conscience écologique
mais aussi à la reconnaissance des esprits des lieux
et de la terre elle-même comprise comme un organisme
vivant unique, la Déesse Gaïa. L'unité
est perçue dans la diversité, l'exercice
responsable de la responsabilité individuelle et la
confiance dans le tout nous permettent de reconnaître
nombre de divinités de même que nous reconnaissons
nombre de gens avec leurs talents et dispositions uniques
au sein du genre humain. De même qu'il existe
maints gens et maintes divinités, il existe maints
sentiers spirituels. Ainsi que le faisait observer le sénateur
païen Symmachus à l'empereur chrétien
romain : « Une seule route ne peut conduire à
un si grand mystère. »
Le paganisme modernes est une religion de célébration
plus qu'une obédience, de joie plutôt que
de devoir. Nous nous révélons dans les aventures
de la vie et les défis du monde physique. Le paganisme
n'est pas une religion de la croyance mais de l'action
et de la participation, depuis les festivités communautaires
à la discipline intérieure de la méditation
personnelle. Il s'agit aussi d'une religion viable
pour une société pluraliste, multiculturelle
qui peut de cette façon nous conduire vers le futur.
Au cours des trente années d'existence de la
Fédération païenne, le paganisme est devenu
plus confiant en lui-même et plus conscient de lui-même.
Les païens peuvent acquérir une formation dans
une tradition particulière ou suivre leur propre inspiration.
Le paganisme n'est pas dogmatique. Les païens poursuivent
leur propre vision du divin comme une expérience directe
et personnelle.
La Fédération païenne reconnaît la
riche diversité des traditions formant le corps du
paganisme contemporain. Il est impossible de les décrire
toutes dans une introduction comme celle-ci. Mais vous trouverez
une présentation de six voies dans ce qui suit : la
Wicca (sorcellerie moderne), le Druidisme, la Tradition nordique
( Odinisme, Asatru et Vanatru), le chamanisme, la Spiritualité
féminine et la Tradition masculine. Cette liste n'est
pas exhaustive mais fournit un bon aperçu de la pratique
païenne moderne.
La plupart des païens se nomment eux-mêmes «
païens ». Ceux qui s'orientent davantage
vers la Grande Terre Mère et la préservation
de son royaume, notre planète, peuvent s'appeler
« écopaïens ». D'autres peuvent
encore se définir comme adeptes d'une voie particulière
: Odiniste, Wiccan, Sorcier/Sorcière, Druide, Chamane,
adepte de la Déesse etc. Certains se disent «
panthéistes » car ils croient que le Divin est
immanent ou demeurant dans la Nature.
L'on arrive au paganisme de maintes façons :
en lisant les mythes de nos ancêtres, en expérimentant
le sens du Divin dans la Nature, sentiment que les forces
spirituelles résident dans les arbres, les forêts,
les champs et les montagnes, en ayant conscience que leur
réponse intérieure au Divin n'est pas
un Dieu masculin mais une divinité féminine,
ou en participant, parfois par hasard, à une fête,
une cérémonie, une conférence, un atelier
en rapport avec le paganisme. Ces rassemblements sont païens
par essence ou génèrent une célébration
païenne comme les festivals folkloriques. Il n'existe
aucune cérémonie d'admission qui fait
d'un individu un païen. Les gens se considèrent
comme païens si leurs croyances correspondent à
celles de la pensée païenne. Il se peut que l'admission
dans certaines confessions païennes s'effectue
par une cérémonie de consécration mais
aucun rite formel n'est nécessaire pour être
païen. Des individus ou des groupes autonomes liés
par une même tradition constituent le mouvement païen.
Des organisations telles que la Fédération païenne
servent à établir des réseaux et des
contacts entre les individus et les groupes et à organiser
des événements de plus large ampleur comme des
conférences régionales et nationales. Des moots
se sont développés à un niveau local,
il s'agit de rencontres entre païens dans des pubs
ou des maisons privées, pour débattre de sujets
ou simplement passer un moment agréable ensemble. Certaines
organisations organisent des repas pour des groupes particuliers,
leur adresse est indiquée au paragraphe correspondant.
La Fédération païenne cependant ne recommande
pas d'autres organisations mais agit en tant que point
de contact.

La
Wicca
C'est la Wicca, également appelée Witchcraft,
qui commença à émerger publiquement sous
sa forme moderne à la fin des années 40. Ce
chemin initiatique, voie de mystère, guide ses initiés
vers une communion profonde avec les puissances de la nature
et la psyche humaine, conduisant à une transformation
du moi. Les femmes suivant cette voie sont initiées
en tant que prêtresses et les hommes en tant que prêtres.
« La Wicca est à la fois une religion et un art.
En tant que religion et comme toute religion, elle vise à
mettre l'individu et le groupe en harmonie avec le principe
créatif divin du Cosmos et sa manifestation à
tous les niveaux. En tant qu'art, elle vise des buts
pratiques par des moyens psychiques. Il s'agit de buts
utiles ou curatifs. Sous ses deux aspects, les caractéristiques
distinctives de la Wicca sont son attitude fondée sur
la nature, l'autonomie de ses petits groupes, sans fossé
entre la prêtrise et l'assistance, et sa philosophie
de la polarité créatrice à tous les niveaux,
depuis la déesse et le dieu vers la prêtresse
et le prêtresse. »
Janet et Stewart Farrar, Huit Sabbats pour les Sorciers, Robert
Hale, 1981.
On appelle parfois la Wicca l'Art du Sage ou plus communément,
l'Art. Les personnes désireuses de recevoir leur
initiation doivent avoir au moins 18 ans. La Wicca ne cherche
pas à convertir autrui et n'offre pas d'initiation.
On doit demander celle-ci et elle n'est donnée
qu'à ceux ayant prouve qu'ils y sont aptes.
Il est d'usage d'attendre un an avant d'être
accepté bien que ce délai varie dans la pratique.
La Grande-Bretagne compte quatre traditions wiccannes : la
Wicca gardnérienne, la Wicca alexandrienne, l'Art
traditionnel et l'Art héréditaire. Dans
d'autres pays, d'autres traditions ont évolué,
fondées sur ces quatre branches. Les Gardnériens
affirment leur lien avec Gérald Gardner qui fut en
grande partie responsable de la renaissance de l'Art
moderne. Les Alexandriens descendent d'Alex et Maxine
Sanders qui développèrent les idées de
Gardner. Les traditionalistes affirment que leurs méthodes
datent d'avant le renouveau moderne et quelles se sont
transmises de génération en génération.
Les Héritiers affirment quant à eux que leurs
traditions sont passées par des familles particulières
grâce au sang et aux mariages. Il existe aussi des sorcières
qui suivent un chemin solitaire et peuvent choisir de se nommer
Hedge Witches. Les Wiccans célèbrent six festivals
saisonniers appelés Sabbats. Les rituels wiccans prennent
souvent place à l'extérieur, comme tous
les rites païens et vont de rites simples à des
rites saisonniers ou de célébration de la vie.
Le rituel wiccan est un moyen de contacter le Divin par-delà
notre existence individuelle, mais il s'agit également
de contacter notre psyche interne et le divin à l'intérieur
de nous. Le chemin wiccan est un sentier de magie et d'amour,
le mouvement d'une profonde poésie de l'Ame,
un partage et une réunion avec les mystères
de la Nature et les anciens Dieux.

Le
Druidisme
Les
ordres druidiques païens puisent leur inspiration dans
les traditions celtiques, travaillant avec les dieux et les
déesses du passé païen celtique. Le druidisme
accentue le mystère de l'inspiration poétique
et explore la santé, la divination et la mythologie
sacrée. Tous les ordres druidiques ne sont pas païens.
Certaines sont des organismes de charité. D'autres
suivent des enseignements ésotériques particuliers,
non pas nécessairement favorables aux croyances païennes
et certains ordres druidiques sont de nature chrétienne
ou artistique.
A la suite des problèmes rencontrés à
Stonehenge en 1988, le Conseil des Ordres druidiques britanniques
fut fondé afin de favoriser la communication entre
les différents groupes. Certains ordres favorables
au paganisme sont : l'Ordre Druidique Britannique fondé
en 1979, à la fois orienté sur la paganisme
et la Déesse, l'Ordre des Druides, Bardes et
Ovates, lequel compte à la fois des membres païens
et chrétiens, l'Ordre des Druides de Glastonbury
qui travaille avec le mythos de Glastonbury, le groupe druidique
londonien fondé en 1986 qui a associé des groupes
magiques et celtiques ; et le clan druidique de Dana, organisation
descendant de la Fellowship of Isis. Un druide explique ainsi
: « Le druidisme ne possède pas de Livre de la
Loi, les seules leçons viennent de la Nature. Il n'existe
pas gourous et la hiérarchie se réduit à
un minimum fonctionnel. La croyance centrale au druidisme
est un amour de la nature associé à la vision
pragmatique que l'élan spirituel doit s'exprimer
dans la vie quotidienne. Le Druidisme insiste sur le travail
en tant que partie du groupe et sur le travail en tant qu'individu
pour développer la vie spirituelle. Il se sent particulièrement
concerné par la crise écologique à laquelle
se trouve confronté le monde modern et il œuvre
à la guérison de la terre ». Le Druidisme
incarne une autre branche florissante de la spiritualité
païenne. Il se renforce répondant de sa propre
voix à l'appel du Divin.
« Oh jeune garçon, de qui es-tu le fils ?
Je suis le fils de Poésie,
Poésie le fils de Minutie
Minutie, le fils de Méditation,
Méditation le fils de Connaissance
Connaissance, le fils de Recherche
Recherche, le fils d'Investigation
Investigation, le Fils de Grande Connaissance
Grande Connaissance, fils de grand sens
Grand sens, fils de Compréhension,
Compréhension, fils de Sagesse,
Sagesse, fils des triples dieux de la poésie. »

La Tradition nordique : Odinisme, Asatru
et Vanatru
L'Odinidme
est un renouveau moderne des traditions païennes pre-chrétiennes
de l'Europe du Nord. Ces traditions adoptent bien des
formes mais se centrent autour de deux groupes distincts de
divinités, les Ases et les Vanes. La Tradition Nordique
s'appuie à la fois sur la mythologie norroise
et anglo-saxonne tirée de diverses sources dont islandaise.
Les Ases tels qu'ils sont décrits dans les mythes
scandinaves sont des dieux célestes et comprennent
: Odin, souvent perçu comme le Haut Dieu ou le principe
Père de Tout, sa femme Frigga, ainsi que Thor, Tyr
et Balder entre autres. Les Vanes sont des dieux de la Terre,
de l'agriculture et de la fertilité. Frey et
Freya sont les dieux vanes les plus connus.
De nos jours, les païens adeptes de la Tradition nordique
célèbrent à la fois des dieux Ases et
des dieux Vanes, bien que certains se spécialisent
dans l'une des deux voies. Le terme consacré
pour désigner l'ensemble est parfois Asaru plutôt
qu'Odinisme en fonction des préférences.
Il se réfère à la croyance aux dieux
ou la loyauté envers les Ases. Il s'agit d'un
terme plus général et aussi plus exact puisque
les Odinistes ne vénèrent pas seulement le dieu
Odin.
La pratique moderne de la Tradition Nordique évolue
rapidement. Elle explore les mythologies de l'Europe
du Nord et les mystères des runes. C'est un chemin
de vie embrassant les valeurs de loyauté, courage et
camaraderie. Il souligne à la fois la communion avec
le Divin ainsi que la pratique de la magie pour la guérison
et le développement spirituel. Les adeptes de l'Asatru
célèbrent les festivals saisonniers et se sentent
profondément concernés par les problèmes
environnementaux.
Par le passé, le rôle des femmes était
moins bien défini que dans les autres traditions païennes.
Cet aspect ne devrait pas surprendre puisqu'Odin en
est la figure prédominante. Le travail d'un grand
nombre de femmes et d'hommes tirant leur inspiration
des déesses de la mythologie nordique et du rôle
des femmes dans la société nordique ancienne
permet de remédier à cette orientation masculine.
On peut souligner en particulier le travail de Freya Aswynn
qui rend compte clairement du rôle de la Volva et de
la Seidhkona, prêtresses, praticiennes de la magie et
de la divination dans la tradition nordique.
Les adeptes de l'Asatru s'organisent en petits
groupes et forment une communauté à part entière,
laquelle interagit avec d'autres éléments
du mouvement païen en son ensemble.
« J'ai conquis le bien-être et la sagesse
? D'un mot à l'autre je fus conduit à
un mot, d'un fait à un autre fait. » Tiré
du veux norrois, cf. L'Edda poétique .

Le chamanisme
Le
chamanisme est peut-être la forme la plus variée
parmi tous les courant païens existant et sa définition
est moins précise et moins attachée à
une tradition précise. Les pratiques chamaniques représentent
l'un des aspects sous-jacent de toutes les traditions
païennes. Cependant, de plus en plus de femmes et de
femmes se considèrent sur un chemin spécifiquement
chamanique. Ils accordent alors une grande importance à
l'expérience individuelle. Les chamanes peuvent
parfois travailler ensemble, mais l'ethos de ce chemin
est davantage solitaire. La pratique chamanique se caractérise
par la recherche d'une vision dans la solitude et s'enracine
profondément dans les mystères de la nature.
Le chamanisme est une religion extatique, croyant profondément
dans la réalité du monde spirituel. Le chamane
en s'entraînant ou par l'appel est apte
à entrer dans ce monde et à travailler avec
les puissances invisibles. Il agit comme un intermédiaire
entre le monde spirituel et la vie quotidienne des hommes
et des femmes. Il ou elle peut aider les autres à expérimenter
le monde des esprits pour eux-mêmes et ainsi à
approfondir leur vie spirituelle. Grâce au contact avec
les esprits, le chamane accomplit des actes de guérison,
de divination et de magie, révélant par le biais
de la vision, de la poésie et du mythe les profondeurs
de l'esprit humain.
« Les chamanes sont des guérisseurs, des voyants
et des visionnaires. Ils sont en communication avec le monde
des dieux et des esprits. Ils peuvent laisser leur corps tandis
qu'ils voyagent dans les royaumes d'autres dimensions.
Ce sont des poètes et des chanteurs. Ils dansent et
créent des œuvres d'art. La géographie
aussi bien cosmique que physique leur est familière
; ils connaissent le chemin des plantes, des animaux et des
éléments. Ce sont des psychologues, des enseignants
et des ils trouvent la nourriture. Par-dessus tout cependant,
les chamanes sont des techniciens du sacré et des maîtres
de l'extase. » Joan Halifax, Shamanic Voices,
EP Duffon, NY, 1979.
La pratique chamanique contemporaine prend sa source aussi
bien dans les sentiers traditionnels des tribus natives américaines
que dans les voies reconstruites à partir de documents
historiques. Le chamanisme sous sa forme pure, tel qu'il
est pratiqué dans les sociétés tribales
et partie intégrante de la religion de celles-ci, est
moins accessible que tout autre chemin païen, mais les
reconstructions modernes gagnent en popularité.

Les
Traditions féminines
La
spiritualité féminine est l'une des forces
les plus riches et les plus dynamiques du paganisme contemporain.
Toutes les traditions païennes respectent les femmes
et celles-ci ont enrichi le paganisme avec une puissante vision
de la Déesse, l'aspect féminin de la divinité
longtemps ignoré. Dans le paganisme, les femmes sont
des prêtresses de leur plein droit, fortes et fières,
possédant leur propre approche. Tout en travaillant
avec les différentes traditions du paganisme, les femmes
ont établi leurs traditions. Elles revêtent bien
des formes et sont souvent jumelées avec les aspirations
du Mouvement des Femmes.
S'inspirant de l'image de la Déesse, les
femmes explorent leurs propres mystères féminins.
Certaines inscrivent alors leur démarche dans le déni
de tout ce qui est patriarcal tandis que pour d'autres,
il s'agit de rejeter les chaînes d'un stéréotype
de femmes imposé par la société. Ces
femmes considèrent qu'elles réclament
ou créent une nouvelle compréhension de ce qui
est féminin. Elles explorent la mythologie du monde
pour découvrir ce que signifie être une femme.
Elles cherchent à apporter leurs découvertes
dans leur vie les partageant par le biais du mythe, du chant,
de la danse, et de l'action politique où celle-ci
s'avère nécessaire.
Les traditions féminines sont souvent éclectiques
et peu structurées. Elles tendent à être
très créatives avec nombre d'éléments
spontanés. Certaines traditions féminines ont
pris modèle sur la Wicca ; leurs rites et leurs fêtes
saisonnières s'en rapprochent de façon
similaire. Quelques groupes sont davantage chamaniques tandis
que d'autres ont associé les aspects de diverses
traditions afin de créer des chemins uniques.
Les traditions féminines sont très orientées
sur le concept de la Terre en tant qu'incarnation de
la Déesse, elles s'impliquent ainsi dans la protection
de celle-ci contre la destruction de la civilisation moderne.
Elles se sentent concernées par la guérison
de la Terre et celle de l'image des Femmes.
« La Déesse se réveille sous des formes
infinies et un millier de déguisements. Elle se trouve
là où elle est le moins attendue, surgit partout
de nulle part pour illuminer le cœur ouvert. »
Starhawk, The Spiral Dance, Harper and Row, NY, 1989.

Les
Traditions masculines
Les
mystères masculins ont toujours tenu leur place au
sein des diverses expressions du paganisme. La spiritualité
masculine s'honore comme une expression du Dieu sous
nombre de formes. Les hommes païens cherchent leur inspiration
dans le Dieu Cornu et d'autres aspects de la Divinité
masculine afin d'obtenir une vision de la sagesse, de
la force et de l'amour. Le Mouvement des Hommes est
une force de cohésion mondiale et une expression plus
générale d'une spiritualité masculine
s'éveillant. Les hommes s'interrogent sur
le rôle que leur assigne la société et
y cherchent une nouvelle approche de l'esprit masculin.
Dans cette recherche d'une spiritualité plus
profonde, les traditions spirituelles masculines adoptent
nombre de formes. Certains hommes travaillent avec les traditions
païennes établies tandis que d'autres ont
créé des groupes orientés sur les cultes
à mystères voués à l'exploration
de la relation entre l'homme et le Divin. Certains groupes
se sont orientés vers les mythes et traditions de la
société tribale et d'autres vers les anciens
cultes initiatiques païens, tel que celui de Mithra,
le dieu des légions romaines. Certains groupes encore
fondent leur travail sur la littérature de RJ Bob Stewart.
Deux autres hommes ont également exercé une
influence sur le plan de la recherche de soi : le psychologue
John Rowan et son ouvrage The Horned God, Le Dieu Cornu, ainsi
que l'écrivain et poète Robert Bly, et
son ouvrage Iron John, John le Dur. Tous deux ont apporté
leur contribution aux Chœurs de Dieu, ouvrage explorant
la spiritualité masculine (contribution réunies
par John Matthews).
Les hommes entament leur recherche par les dieux que le Christianisme
a occultés. La mythologie celtique et l'occultisme
occidental sou-tendent diverses tentatives de repositionner
la masculinité. Sentir « la puissance masculine
sur Terre » ou contacter « le Dieu à l'intérieur
» ramène la réalité du masculin
dans le monde moderne, nous donnant la vision, tirée
du passé, de l'inconscient ou du royaume des
dieux, d'une façon différente de se montrer
homme (John Matthews, Choirs of the God, Mandala, 1991).
Pour un païen, le masculin est essentiellement beau,
agile, fort, empreint d'une passion la joie de la création.
« Je suis un cerf, je suis un flot sauvage sur la plaine,
je suis un vent sur les eaux profondes, je suis une larme
que le Soleil laisse échapper, je suis un faucon au-dessus
de la falaise, je suis un saumon dans le bassin, je suis une
lance menant à la bataille, je suis une vague de la
mer, qui en dehors de moi connaît le mystère
du dolmen inconnu ? », La Chanson d'Amergin, traditionnel
celtique.

Cultes et rites
La
condition humaine donne le besoin fondamental d'exprimer
par le sacré ou le rituel séculaire ces moments
qui revêtent une signification des plus importantes
et influencent notre vie. Comme toutes les religions, le paganisme
emploie le rituel dans la célébration de ses
mystères. Le rituel permet de communier toujours plus
profondément avec la sagesse et l'amour des dieux
anciens et des forces divines de la nature. Ils adoptent diverses
formes et sont l'aspect le moins bien compris de la
religion païenne. Les païens ont trois pratiques
rituéliques :
La célébration de la nature : le paganisme considère
le Divin manifeste dans toute la nature. Les changements de
saisons incarnent un miroir reflétant les multiples
figures changeantes des anciens dieux. Les païens célèbrent
les fêtes saisonnières afin de communier avec
les mystères de la nature. Par le biais du mythe, de
la poésie et du rituel, les Païens rejouent de
simples rituels comme des actes de culte et de célébration
emplis de joie.
Les rites magiques : ils servent à contacter les pouvoirs
plus profonds de la conscience et les pouvoirs spirituels
plus larges qui aident à la résolution de crises
ou à la guérison. Une éthique fondamentale
guide tout travail magique, elle implique de ne pas nuire
à autrui. Les rituels avec une intention magique plus
prononcée coïncident en général
avec des phases particulières du cycle lunaire.
Les rites de passage : ils forment une part importante de
la pratique rituélique de la religion païenne.
Il existe des rituels de mariage, de célébration
des naissances et pour les morts. Les rites d'initiation
incarnent une autre forme de rite de passage et ceux qui choisissent
une tradition païenne peuvent vivre une telle cérémonie.
Les traditions païennes ne pratiquent pas toutes une
initiation. Celles qui le font peuvent aussi offrir d'autres
initiations pour marquer les nouvelles étapes de la
quête spirituelle.
Ces trois types de rituels s'entremêlent fréquemment.
Pour les païens, tous les rituels sont des actes de magie
et de célébration, les rites de passage conduisant
vers une communion plus profonde avec les mystères
de la nature et du Divin. Chaque tradition païenne emploie
un symbolisme particulier et possède ses rites favoris.
Les païens sont cependant très créatifs
et les formes rituéliques changent souvent pour refléter
des besoins personnels et une compréhension approfondie
du monde naturel. Le paganisme n'est pas dogmatique
et considère le rituel comme un moyen d'accession
à une fin et non une fin en soi.

Les fêtes saisonnières
Toutes
les traditions païennes se fondent sur une vision de
la Divinité manifeste dans la Nature. S'appuyant
sur les traditions de nos ancêtres païens, les
païens contemporains célèbrent cette vision
lors de fêtes saisonnières. La nature permet
de comprendre ces rites saisonniers, périodes de joie,
de célébration, et de communion profonde avec
les forces naturelles.
Une roue symbolise le schéma tournant des saisons et
leur retour consiste en l'un des mystères du
Divin.
Tandis que tourne la roue des saisons, la Nature révèle
les multiples aspects des dieux. Les païens créent
des rituels afin d'exprimer ce qu'ils voient en
elle et ce qu'ils en ressentent. Ils considèrent
l'humanité et les saisons comme une partie d'un
tout. Le paganisme enseigne que seule notre compréhension
de la nature peut fournir un réel bien-être aussi
bien à nous en tant qu'êtres humains qu'au
monde dans lequel nous vivons. Les païens considèrent
le viol des ressources de la Terre, l'exploitation de
ses richesses naturelles et la dévastation des forêts
comme un acte de folie.
La perception de l'existence humaine considérée
comme une partie du cycle naturel imprègne les rites
païens. Les païens prennent plaisir à leur
vision et cherchent à embrasser toujours plus largement
ce tout dont ils font partie. De même que la Nature
est féminine et masculine, les célébrations
saisonnières décrivent la danse entre le Dieu
et la Déesse tout au long de la Roue de l'Année.
Le paganisme célèbre ce qui est naturel. La
naissance, la vie et la mort forment une toile dont chacun
constitue une partie. Les grands empires connaissent une ascension
puis déclinent, le printemps fait place à l'été,
ainsi naissent puis meurent les hommes et les femmes. La roue
tourne, formant une danse entre la lumière et l'ombre,
entre le Dieu et la Déesse, tout au long de la roue
des saisons. Les païens célèbrent les cycles
d'ensemencement et de moisson, le passage de l'hiver
au printemps, puis à l'été et à
l'automne. Les païens apprennent à accepter
qu'il existe des périodes de croissance, mais
aussi de vieillesse et de mort. Chaque étape mène
vers la sagesse, qu'il s'agisse d'un temps
de naissance et de lumière, ou d'un temps de
vieillissement puis de mort.
Les fêtes saisonnières constituent un mystère,
si simple cependant qu'un enfant pourrait le comprendre.
A certaines périodes, les païens se remémorent
le cycle de la vie auquel ils appartiennent et accèdent
à une vérité païenne toute simple
: l'humanité et le monde forment une unité,
ensemble réuni dans l'amour.
Les traditions païennes célèbrent la Roue
de l'Année sous une multitude de formes. La plupart
des païens célèbre huit fêtes par
an, mais il existe des variations entre les traditions et
les régions avec des conditions climatiques différentes.
Il est impossible de toutes les décrire mais l'on
peut considérer quelques uns des thèmes récurrents.
Le cycle le plus typique consiste en quatre fêtes, solstices
et équinoxes, et en quatre fêtes celtiques :
Imbolc, Beltane, Lughnasad et Samhain. Les dates données
sont celles de l'hémisphère nord.

La Roue de l'Année
Samhain,
31 octobre (prononcer « Sowin ») : laRoue de l'Année
commence à la Samhain, connue aussi sous le nom d'
« Halloween » ou « Veille de Toussaint ».
Il s'agit du Nouvel An celte, lorsque le voile séparant
la Vie de la Mort demeure ouvert. La Samhain est la Fête
des Morts, moment où les Païens se remémorent
ceux qui s'en sont allés et célèbrent
le mystère de la mort.
Yule,
21 décembre : il s'agit de la période
de solstice d'hiver lorsque l'enfant soleil renaît
image du retour de toute nouvelle vie grâce à
l'amour des Dieux. Les Scandinaves avaient un dieu nommé
Ullr et la Tradition nordique considère le Yule comme
le Nouvel An.
Imbolc,
2 Février : Imbolc, appelé aussi Candlemas ou
Oimelech célèbre le réveil de la Terre
et la puissance croissante du Soleil. Souvent la Déesse
est vénérée dans son aspect de Vierge
de Lumière, et l'on décore son autel de
perce-neige, symboles du printemps.
Equinoxe
de Printemps, 21 Mars : Le jour et la nuit sont égaux.
Le Soleil monte en puissance et la lande commence à
fleurir. Les puissances de l'année grandissante
sont égales à l'obscurité de l'hiver
et de la mort. Pour nombre de païens, le jeune dieu conduit
danses et célébrations. Les autres dédient
ce moment à Eostre, la déesse anglo-saxonne
de la fertilité.
Beltane,
30 avril : les puissances de Lumière et de la nouvelle
vie dansent maintenant et se meuvent à travers toute
la création. La Roue continue de tourner. Le printemps
ouvre le chemin aux premières fleurs du printemps et
les Païens célèbrent Beltane par des danses
autour du Mât de Mai symbolisant le mystère du
mariage sacré du Dieu et de la Déesse.
Solstice
d'été, 21 juin : cette fête est
parfois appelée Litha. Le Dieu sous son aspect lumineux
se trouve au sommet de sa puissance et est couronné
Dieu de Lumière. C'est un temps d'abondance
et de célébration.
Lughnasad,
1er août : appelée aussi Lamnas, c'est
une époque de moissons où les païens récoltent
ce qu'ils ont semé ; quand ils célèbrent
les fruits du Mystère de la Nature. A la Lughnasad,
les Païens remercient pour les fruits de la Déesse,
Reine de la Terre.
Equinoxe
d'automne, 21 septembre : le jour et la nuit se tiennent
main dans la main, égaux. Tandis que les ombres se
renforcent, le Païens voient les faces plus sombres du
Dieu et de la Déesse. Pour nombre de Païens, ce
rite honorent le Vieil Age et l'approche de l'Hiver.
Samhain,
31 octobre : la roue tourne et retourne à la Samhain,
fête des morts, lorsque nous regardons les dieux sous
leurs formes les plus effrayantes. Ce n'est pas un temps
de peur, mais un temps pour comprendre plus profondément
que la vie et la mort forment la partie d'un tout sacré.
En tant que païens, nous célébrons la mort
comme partie de la vie.

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